ON APPREND LES CHOSES DE LA VIE ET DE LA TRADITION À TOUT ÂGE
- PLETOURN
- 31 oct. 2020
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 31 oct. 2020
Extrait de journal. ----------------------------------------------------
Rédigé par Annie Prost en mai 2017.
Pierrick. D est mort. Je suis dans la tristesse, je pleure l’homme qui a fait plus pour moi qu’aucun autre. Toute l’émotion et l’amour que j’avais pour lui sont remontés. Ce fut un père de remplacement symbolique qui n’a pu combler l’abîme laissé par l’absence du géniteur.
Je suis allée au cimetière ce matin, pour le remercier et lui dire adieu, j’ai déposé une rose de ma terrasse sur sa tombe. Face au réel, dur d’avaler ses larmes. Il faut vivre ses peines pour repartir dans la vie.
Dans mon testament, j’avais écrit que je souhaite être incinérée. Sans famille, l’anonymat m’avait semblé la solution la plus décente. Mais je suis allée sur la tombe de Pierrick D. et là, j’ai compris que passer de temps en temps sur la tombe de quelqu’un qu’on a aimé et lui dire merci pour ce qu’il a fait, c’est un moment qui a du sens. Un sens que je n’ai jamais rencontré et qui est devenu important pour moi (je le rappelle, je pense que ma mère a dû finir sa mort dans une fosse commune à Clichy ou donnée en pâture aux étudiants en médecine puisque la clinique à Clichy n’a rien voulu me dire de ce qu’elle avait fait de son corps, et a préféré renoncer à l’acquittement des frais de séjour des derniers jours de ma mère plutôt que de me le dire).
J’ai donc décidé d’acheter une concession de 50 ans à Tourgéville, le lieu à côté de l’église m’a toujours plu, et si un de mes lecteurs orphelins futurs pense que je l’ai aidé par mes écrits et qu’il passe un weekend à Deauville, il pourra toujours venir me déposer des coquelicots qui faneront très vite certes, mais qui, je le rappelle, est ma fleur préférée car il illustre parfaitement que sans racines, il est difficile de survivre.
Annie Prost - Mai 2017
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